✨✨✨La recette perdue ✨✨✨- le joli conte de Mélissa

conte

Quelle plus jolie manière de commencer ce journal en vous partageant le délicieux écrit de la douce Mélissa, maman de Lena et Noah.
Mélissa est la gagnante du concours de contes Rosemont que j'ai organisé cet été, son texte m'a beaucoup touché et je la remercie infiniment.
Je me permets de vous glisser ces quelques mots en guise d'introduction pour vous partager l'émotion avec laquelle je l'ai reçu :
"Alors voilà, mon petit conte pour le concours Rosemont. J'espère qu'il vous plaira, qu'il vous fera sourire aussi, j'ai en tout cas pris beaucoup de plaisir à l'imaginer. Ma petite Lena, 3 ans, aura participé à sa façon en trouvant les prénoms des personnages, la composition de la famille et le fait qu'ils soient des hérissons. Mélissa, @happy.famely"
Je vous laisse le découvrir juste ici, prenez le temps de le savourer, de le lire à vos enfants et laissez en commentaires vos petits mots pour Mélissa que je remercie infiniment.
Catherine

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La recette perdue 

Mélissa, @happy.famely


Il était une fois au fond d’un immense jardin une petite, une toute petite maison. La petite, toute petite maison était faite de branches et de feuilles. C’est une famille hérisson qui vivait là depuis des années déjà. Après un long hiver, les fleurs commençaient à éclore, les abeilles à bourdonner, le soleil à scintiller, illuminant l’intérieur de la maisonnette… Le printemps, le printemps était enfin là ! Après de longs mois de sommeil, papa Kipik, maman Kipik et leurs trois enfants voulaient organiser une fête pour le célébrer. Ils avaient invité tous leurs amis à venir goûter le lendemain.


Maman Kipik était sortie cueillir des fleurs avec le petit Lyoko, elle voulait créer de jolies guirlandes pour décorer l’habitation. Papa Kipik s’affairait en cuisine, c’était lui le spécialiste des gâteaux dans la famille et il avait décidé de préparer des tas de douceurs pour régaler tout le monde. Lila et son petit frère Milo s’amusaient à faire de jolies peintures pour ajouter un peu plus de gaité à l’événement. « Tu vois Milo, il faut écraser les pétales de rose avec un tout petit peu d’eau et tu obtiendras du rose… » disait Lila, très concentrée sur sa préparation. Le petit hérisson, tout appliqué, tentait de reproduire les manipulations de sa sœur pour obtenir des couleurs éclatantes mais il avait presque l’impression d’assister à un tour de magie, lui, il mettait toujours trop d’eau. Il allait rajouter quelques pétales quand tout à coup il entendit son père râler puis un bruit tonitruant. Sa sœur et lui se regardèrent et foncèrent à la cuisine, où ils découvrirent le hérisson sous un tas de boîtes, casseroles et ustensiles en tout genre. « Papa, tout va bien ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » dit Milo. Papa Kipik se redressa et d’une voix peinée, il répondit : « J’ai renversé du café sur la recette de votre grand-père…Celle des galettes à l’orange, LA recette, ma recette d’enfance, celle que je fais à chaque fête du printemps… Elle est illisible… ». Les enfants écarquillèrent les yeux, ils savaient à quel point leur père aimait ces biscuits à la fois croquant et moelleux, au goût subtil d’orange. Eux aussi en étaient friands, ils en mangeaient depuis qu’ils étaient tout petits et ce devait être une grande première pour Lyoko cette année. Lila tenta de se rassurer « Mais, tu la réalises depuis si longtemps, je suis certaine que tu saurais la refaire sans la fiche recette. ». Papa Kipik hocha la tête « J’ai essayé mais j’en suis incapable, je ne me souviens plus des quantités exactes et les biscuits n’ont pas du tout la même texture que d’habitude… C’est une catastrophe… ». Le grand hérisson soupira et alla s’installer dans un fauteuil, songeur. Les deux enfants se regardèrent et prirent une décision sans même articuler un mot : cette recette, ils allaient la retrouver.


Lila et Milo étaient maintenant dans leur chambre, tentant d’établir un plan d’attaque. « Avant l’hiver, mon copain Jonah m’a parlé d’un vieux sage qui habite dans la forêt, un hibou ancien maître d’école qui propose d’exaucer l’un de nos vœux si on résout une énigme… Peut-être qu’il pourra nous aider ? » dit Milo plein d’espoir. Lila hocha la tête, émerveillée par cette idée : « Ce serait parfait ! Mais il est déjà tard, la nuit tombe et le goûter a lieu demain… On ne peut pas perdre de temps, on doit partir dès que papa et maman seront couchés. En plus, les hiboux dorment le jour et sont éveillés la nuit. ». Son frère acquiesça même s’il n’était pas très rassuré à l’idée de quitter la maison pour rejoindre un monde d’ombres. Les deux petits hérissons préparèrent un sac à dos chacun pour partir à l’aventure. Milo glissa dans le sien quelques madeleines au chocolat pour se donner des forces en cas de découragement, Lila elle pensa à deux lampes torches pour éclairer le chemin. Sagement, ils se couchèrent dans leur lit après avoir murmuré à l’oreille de leur père, toujours aussi triste, quelques mots rassurants : « On trouvera une solution papa ! ». Leur mère était venue les border et les embrasser en leur souhaitant de faire de jolis rêves, comme chaque soir. Sauf que ce soir, les minutes filèrent et les petits gardèrent les yeux ouverts, ils attendirent que plus aucun bruit ne vienne troubler la quiétude du soir puis doucement, tout doucement, ils quittèrent la chaleur de leurs couvertures pour passer la porte de la maison. 


Jamais ils n’avaient franchi la limite du jardin seuls et arrivés en lisière de forêt, leurs lampes à la main, les deux hérissons se regardèrent, hésitants, tremblants. Des bruits inquiétants émanaient des arbres. « On doit le faire, on ne peut pas abandonner papa. Ferme les yeux et écoute, ce sont les bruits qui nous bercent chaque soir, que l’on entend de notre lit, aucune raison d’avoir peur. Là, c’est le hululement de la chouette. Ces branches qui craquent, c’est la famille renard qui profite du calme pour faire une petite promenade, et là, on entend le vent qui passe à travers les feuilles. Tu vois, on connaît tout ça, la mélodie de la nuit. » dit Lila en attrapant la main de son frère. Il poussa un soupir, hocha la tête et avança avec elle. Ils savaient où ils devaient aller, au fond, tout au fond de la forêt, là où les arbres sont si hauts que l’on n’en voit pas le sommet. Le vieux sage habitait dans le plus grand de tous, un énorme séquoia. La route leur sembla longue, si longue pour leurs petites jambes, pourtant ils étaient très courageux et ne s’arrêtèrent que pour grignoter quelques madeleines réconfortantes. Quand enfin ils arrivèrent au pied de l’arbre, ils sentirent leurs cœurs cogner d’excitation dans leurs poitrines mais ils étaient bien embêtés, car ils ne savaient comment appeler le hibou. C’est alors qu’un petit écureuil curieux, réveillé par les craquements des branches, descendit jusqu’à eux : « Que faites-vous ici à cette heure les enfants ? ». Soulagés de rencontrer quelqu’un, les deux hérissons lui expliquèrent la situation dans ses moindres détails. Leur gentillesse, leur envie d’aider leur père… Toute l’histoire toucha beaucoup l’écureuil, qui proposa de grimper jusqu’au sommet de l’arbre afin de prévenir le hibou qu’il avait de la visite. Ravis, Lila et Milo l’invitèrent au goûter chez eux. 


Les hérissons trépignaient au pied de l’arbre depuis quelques minutes quand ils entendirent un battement d’ailes et virent un oiseau majestueux se poser sur une branche près d’eux. Une voix rauque retentit : « Il semblerait que vous me cherchiez » dit le vieux sage. « Oui monsieur hibou, ma sœur et moi avons besoin de vous… Notre père a renversé du café sur la recette de son enfance, celle qu’il aime tant… Il est très triste et nous voulons l’aider. Nous sommes prêts à répondre à toutes les énigmes que vous nous proposerez pour ça ! On sait que vous avez des pouvoirs, que vous pouvez exaucer un vœu et notre vœu le plus cher c’est de retrouver cette recette des galettes à l’orange. ». Le hibou était impressionné par ce petit si courageux, par ces enfants si attentionnés. « Bien, vous connaissez la règle. Vous avez droit à une seule réponse. Qu’est-ce qui agrémente un plat fade mais enflamme le palais ou réveille la douleur quand on le touche ? ». Très sérieux, Lila et Milo se regardèrent, réfléchirent de longues minutes, murmurèrent, puis confiants rétorquèrent « Le piquant ! ». Le hibou rit : « Bravo les enfants, excellent, vous avez bien mérité que j’exauce votre souhait le plus cher. », il hulula, une belle mélodie vibrante, émouvante puis ce fut le trou noir.


Lila ouvrit un œil, elle bâilla et sursauta en s’apercevant qu’elle était dans son lit, c’était impossible, tout cela n’avait été qu’un rêve ? Son cœur accéléra dans sa poitrine quand elle vit son frère endormi. Elle chuchota : « Milo, qu’est-ce qu’il s’est passé ? On était dans la forêt, on avait résolu l’énigme… ». D’un bond son frère quitta son lit, prêt à repartir sur le champ, mais c’est à cet instant précis qu’ils sentirent la bonne odeur, une odeur qu’ils connaissait parfaitement, qui éveillait leur sens, réveillait leurs souvenirs… L’odeur des galettes à l’orange. Pleins d’espoir, ils rejoignirent la cuisine où leur père sifflotait en cuisinant : « Ah les enfants vous êtes enfin levés ! C’est un miracle, ma recette, elle n’est plus tâchée ! J’ai pu préparer mes galettes, le goûter sera parfait, c’est magique ! ». Lila et Milo se regardèrent, souriants et répondirent en cœur : « Oh oui, c’est magique ! Mais cette fois, note la sur un autre papier au cas où…» et ils attrapèrent chacun un biscuit dans lequel ils croquèrent avec bonheur. Ces galettes à l’orange, la recette de leur famille, elles valaient toutes les aventures qu’ils avaient vécues. Le goûter serait parfait.

 

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